À Tripoli, lors d’une rencontre, le Conseil présidentiel libyen, le Gouvernement d’union nationale et le Haut Conseil d’État ont annoncé la création de la « Haute Instance des Présidences » jeudi. Ce nouvel organisme vise à établir un « cadre de coordination et l’autorité souveraine suprême » pour la Libye.
Selon un communiqué conjoint, cette déclaration a été faite lors d’une rencontre de haut niveau qui a eu lieu jeudi à Tripoli. Elle rassemblait le président du Conseil présidentiel, Mohammed al-Manfi, le Premier ministre du Gouvernement d’union nationale, Abdul Hamid Dbeibah, et le président du Haut Conseil d’État, Mohammed Takala.
Le communiqué précise que « cette initiative fait partie d’une stratégie nationale conjointe ayant pour but de centraliser la prise de décision nationale en matière de questions stratégiques et d’améliorer la cohésion institutionnelle entre les différents organismes ».
L’instance nouvellement créée a pour mission de « définir une méthodologie homogène pour la prise de décision au niveau national en Libye et d’harmoniser les positions officielles sur les enjeux politiques, économiques et sécuritaires ».
La même source souligne qu’il s’attache aussi à « élaborer des politiques communes qui protègent la souveraineté, l’intégrité territoriale et la stabilité politique, sociale et économique de la Libye, sans pour autant engendrer d’autres entités ou nouvelles charges structurelles ».
Les auteurs de la déclaration ont insisté sur le fait que « l’établissement de ce comité répond aux besoins du contexte actuel et démontre un dévouement à transcender les schismes et à travailler dans une perspective de responsabilité nationale ».
Les trois entités ont exhorté « les autres institutions souveraines à participer à cette démarche de coordination afin de consolider la stabilité, défendre les intérêts primordiaux de l’État libyen et contribuer à l’édification d’un État solide et unifié, capable de préserver sa souveraineté et les ressources appartenant à son peuple ».
Deux gouvernements se disputent actuellement la Libye : l’un d’eux, dirigé par Oussama Hammad, a été nommé par la Chambre des représentants au début de 2022 et est établi à Benghazi (est). Il administre une grande partie de l’est du pays ainsi que la plupart des villes du sud.
L’autre entité est le Gouvernement d’union nationale, dirigé par Dbeibah et basé à Tripoli (à l’ouest), qui gère la totalité de la partie ouest du pays.
La déclaration émise par les trois institutions n’a pas suscité de réaction immédiate de la part de la Chambre des représentants.
