Le président de la ligue tunisienne de la défense des droits de l’homme Bassem Trifi a déclaré que le taux de surpopulation dans les prisons tunisiennes est très élevé par endroits, ce qui rend les conditions des prisonniers catastrophiques et inhumaines.
Trifi a expliqué que cette situation confirme que priver de liberté n’est pas un prétexte pour priver les individus de leurs droits et qu’émettre des mandats de rétention et de dépôt pour les accusés dans des délits mineurs entraîne une augmentation des cas de torture et de mauvais traitement. Il a insisté sur le fait qu’opter pour des peines alternatives et des peines sans privation de liberté doit être une priorité nationale.
Dans le même contexte, le président de la ligue a déploré les déclarations concernant la construction de nouvelles prisons au lieu de développer des solutions de rechange. Et la ligue avance justement plusieurs études qui démontrent que la prison n’est pas une solution juste ou efficace, surtout avec le haut taux de récidive.
Il a déclaré que l’expérience prouve que l’emprisonnement ne conduit pas nécessairement à la réforme ou à la réinsertion, mais augmente les problèmes. Par conséquent, il faut adopter des approches scientifiques, sociales et basées sur les droits de l’homme, pour lutter contre la criminalité, plutôt que de continuer à agrandir les prisons, comme il le dit.
Trifi a également dénoncé la récente interdiction à l’association de visiter certaines prisons, considérant qu’il s’agit d’une violation d’un accord signé il y a dix ans avec le ministère de la Justice, et a estimé que cette interdiction sape les efforts de suivi et de sensibilisation.
Trifi a conclu son discours en appelant toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour améliorer la situation des droits de l’homme en Tunisie, en mettant l’accent sur la nécessité d’activer des peines alternatives et de respecter les garanties légales au sein du système de justice pénale, pour préserver la dignité humaine et réaliser la justice de manière efficace et durable.
