Le Parlement européen a approuvé mercredi deux textes clés pour resserrer la politique migratoire. Ensuite, 19 pays européens ont appelé la Commission à allouer des ressources pour financer l’établissement de centres d’accueil en dehors des frontières du bloc, à la lumière du durcissement de la politique migratoire dans l’Union.
Les mesures adoptées par les représentants européens permettraient notamment l’expulsion des demandeurs d’asile vers des pays tiers que l’Europe considère comme « sûrs », ce qui limite les possibilités d’asile pour ses citoyens.
Dans la liste des ces pays qualifiés de sûrs figure le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie. Cette mesure de pays tiers d’accélérer le traitement des demandes d’asile et de faciliter les expulsions.
L’adoption finale des deux textes dépend, tout de même, des négociations en cours entre le Parlement et les États membres, qui pourraient être conclues ce soir.
Alors que la députée centriste Fabienne Keller a critiqué la décision, déclarant : « Nous allons envoyer des personnes dans des pays avec lesquels elles n’ont rien à voir sans considérer leurs candidatures », le député de droite Fabrice Leggeri a estimé que ces mesures sont nécessaires pour « réduire les pressions insupportables générées par des demandes d’asile injustifiées ».
Les organisations de défense des droits de l’homme ont déjà averti que la création de centres en dehors de l’Union pourrait exposer les réfugiés à des mauvais traitements, tandis que la Commission européenne a souligné que les pays d’accueil sont tenus de respecter les droits fondamentaux.
Bien que le nombre de migrants irréguliers arrivant en Europe ait diminué de près de 20 % par rapport à l’année dernière, cela n’a pas atténué la pression politique, bien au contraire, les politiques d’immigration sont devenues plus sévères. D’autre part, 19 pays européens ont demandé à la Commission d’allouer des ressources pour financer l’établissement de centres d’accueil en dehors des frontières du bloc compte tenu du durcissement de la politique d’immigration dans l’Union européenne.
Le 8 décembre, les ministres de l’intérieur des États membres ont adopté une série de textes visant à renforcer les règles d’accueil et de retour des migrants, ouvrant la voie à la création de « centres de retour » où sont envoyés les migrants dont la demande d’asile a été rejetée.
Dans ce contexte, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, l’Autriche, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, Malte, la Bulgarie, la Belgique, la République tchèque, la Roumanie, la Finlande, Chypre, la Grèce et la Croatie ont demandé à la Commission européenne de prendre des mesures et d’apporter des changements.
« Les pays signataires souhaitent que la Commission veille à ce que les centres de retour soient financés par des fonds européens », indique une déclaration du ministère danois de l’immigration jointe à la lettre adressée à la Commission. Copenhague, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne depuis juillet, accorde une grande attention à la question des migrations irrégulières.
