Le groupe Tawhida Ben Cheikh a appelé aujourd’hui, vendredi, à continuer de faire pression pour l’intégration d’une éducation sexuelle complète dans les programmes scolaires, et à se préparer à participer à l’élaboration conjointe de ce programme, ainsi qu’à développer et mettre à disposition des outils de communication basés sur des informations fiables pour aider les parents à entamer des discussions sur le corps de l’enfant, sa sexualité et sa protection des agressions sexuelles et du harcèlement sexuel.
Le groupe a également recommandé que le gouvernement, les institutions publiques et éducatives promeuvent une éducation sexuelle complète, adaptée à l’âge des enfants, dans les programmes scolaires, lors d’une conférence de presse du groupe dédiée à présenter les résultats préliminaires d’une étude de terrain qui aborde les attitudes des mères envers l’éducation sexuelle pour leurs fils et filles, qui comprenait un échantillon de 1200 femmes du Grand Tunis.
Le chercheur Hafedh Chekir, membre de l’Association Tawhida Ben Cheikh, a déclaré que des études complétées en 2022 et 2023 chez les jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 29 ans) ont prouvé l’existence d’un problème fondamental dans le triangle des parents–fils/filles–école concernant la communication sur la sexualité et la santé sexuelle et reproductive.
En tant que parents, ils n’étaient pas considérés comme une source d’information fiable ni comme un cadre de dialogue suffisant pour les jeunes, ce qui oblige ces derniers à rechercher des réponses sur Internet et sur des sites pornographiques qui nuisent à leur santé sexuelle.
L’étude a montré que la majorité des femmes interrogées, qui sont mères de jeunes adolescent(e)s, soutiennent l’ accès de leurs enfants à une éducation sexuelle fiable, mais ne disposent pas des outils nécessaires pour communiquer avec eux sur les changements physiques et de genre, ainsi que sur la santé sexuelle et reproductive, malgré leur conscience de l’importance de ces sujets dans la vie de leurs fils et filles.
En ce qui concerne la communication entre la mère et le fils/la fille sur les changements physiques pendant la puberté, la mère parle de la puberté en général, 91,0% avec les filles contre 4,67% avec les fils, et de la pousse des poils dans la région génitale : 68,3% avec les filles et 45% avec les fils, et sur la pousse des poils sous les aisselles : 82,5% chez les filles et 64,8% chez les fils.
En ce qui concerne les sujets liés à la sexualité, la contraception, l’avortement et la virginité, la communication est très limitée avec les fils et limitée avec les filles. La question de la virginité des filles reste un sujet de discussion important, reflétant la persistance des normes sociales sexistes et l’influence du patriarcat sur le contrôle du corps des filles. Chez les filles, les femmes discutent des relations sexuelles avec une moyenne de 38,8 %, et 51 % pour le groupe d’âge 17 à 19 ans. Mais la virginité reste un sujet majeur de débat, avec une moyenne de 72,3 %.
La communication sur l’éjaculation, la masturbation, l’utilisation de contraceptifs et l’avortement reste faible, ne dépassant pas 30 % chez les fils, avec les femmes qui discutent des relations sexuelles avec une moyenne de 26 %, l’éjaculation et la masturbation avec une moyenne de 20 %, les érections avec une moyenne de 16,3 %, et l’utilisation du préservatif avec une moyenne de 10%, ce qui est clairement insuffisant. L’étude a conclu que les mères, en général, adoptent une attitude dialogique et directive lorsqu’elles découvrent que leurs fils/filles consomment du contenu pornographique.
